70/30: le ratio de la réussite

par | Oct 3, 2023 | Systema | 0 commentaires

 

La règle des 70/ 30 m’a été apportée pendant ma pratique du systema. Cette règle a pour but à la fois de favoriser la progression de chacun mais aussi de donner un indicateur simple du niveau de difficulté à appliquer. C’est donc un indicateur facile à utiliser et très fiable pour définir le rythme et l’engagement à mettre dans un exercice avec un partenaire. C’est ce que nous allons voir dans cet article. 

 

La méthodologie et la pédagogie sont deux préoccupations centrales dans ma pratique des arts martiaux.

Pourquoi? Parce qu’on pratique des disciplines qui sont à quelques exceptions près soit anciennes. Par conséquent elles sont structurées d’une manière qui n’est pas nécessairement adaptée à notre manière actuelle de travailler et de voir les choses. Sinon, elles sont crées récemment par des gens très doués et dont le travail de digestion pour la diffusion à d’autres n’a pas encore eu le temps d’être optimisé.

Ainsi, dans la pratique, on se heurte parfois à des blocages de la progression. Dans ces cas, une analyse de la méthode est parfois nécessaire pour lever ce blocage qui parfois peut ne pas être d’ordre physique ou technique. En effet, il peut s’agir d’une marche trop haute à passer et il faut trouver la solution pour générer des intermédiaires pour faciliter ce passage.

Contrairement à la croyance générale, je ne pense pas qu’une progression doit se faire obligatoirement par palier. Pour moi elle doit avant tout être continue. C’est le cas si les méthodes d’apprentissage sont adaptables et répondent à des problématiques bien précises. Dans ce cas, dès qu’un blocage apparaît, on identifie le problème et on applique un changement méthodologique. Le 70/30 s’intègre totalement à cette démarche.

 

 

 

La difficulté du travail collaboratif

Un des points problématiques dans la pratique est évidemment le travail collaboratif. Lorsque c’est le cas, le but est de travailler des mouvements, des techniques ou des principes sur un partenaires dont le rôle est défini. Par exemple, venir saisir, attaquer sur un direct au visage… Quand l’objectif de l’exercice est atteint, on doit pouvoir l’appliquer en situation de sparring libre. Là se trouve la fameuse marche. L’application collaborative est souvent très éloignée du travail libre.

Pour y arriver, le travail collaboratif doit petit à petit tendre vers l’intensité du sparring. Le problème est que trop souvent, il est difficile de trouver le juste équilibre entre trop mou et trop dur. Dans le premier cas, il n’y aura pas de progression, le niveau d’engagement étant trop faible, tout passe, quoiqu’on fasse. Dans l’autre cas, le partenaire en y allant trop fort bloque tout espoir de progression. Il y a donc un besoin important de balise pour encadrer le niveau d’engagement. Toutefois, ces balises doivent être évolutive, sinon, il ne peut y avoir de progrès. C’est là que l’on introduit la règle de 70/30.

 

 

 

La règle des 70/30

Pour résoudre ce problème, une règle intéressante que j’ai découvert par Vladimir Vasiliev est la règle des 70/30. Cette règle préconise de faire en sorte que celui qui travaille soit toujours à un taux de réussite à 70 %.  Cette règle simple est pourtant très intéressante.  Elle permet facilement à celui qui fait travailler d’avoir une échelle pour évaluer la difficulté à imposer au partenaire.

En effet, il peut être difficile de savoir si en tant qu’attaquant je force trop, pas assez, je travaille trop vite ou pas assez. Si je dois me réadapter à ce que fait mon partenaire parce qu’il est assez à l’aise pour réagir ou si au contraire, je m’arrête après l’attaque pour laisser le temps d’explorer. Par conséquent, l’attaque avec le niveau de difficulté adapté permet de faire la différence entre du temps perdu et une dynamique de progression puisque le partenaire travaillera dans des conditions optimales pour progresser.

Si je suis cette règle par contre, je peux faire varier ces paramètres les uns après les autres en fonction des progrès du partenaire ce qu l’oblige à toujours travailler sur un niveau de difficulté qui lui sera profitable pour qu’il progresse. L’avantage de cette règle est qu’elle est simple à comprendre. Ainsi, même deux débutants travaillant ensemble peuvent facilement établir le bon niveau de difficulté entre eux.

Pourquoi la règle des 70/30?

Si on est à 100% de réussite, on considère que le mouvement est intégré dans ces conditions là. Poursuivre ne provoquera au mieux que de l’ennui. Au pire une confiance mal placée en ses capacités qui peut se révéler gênante après en sparring. En effet, l’échec pourra provoquer une perte de confiance dans ce mouvement là et donc un oubli sélectif. A l’inverse, un taux de réussite trop faible ne crée que de la frustration. Dans ce cas, on risque un oubli de ce type de mouvement à terme parce que « ça ne marche pas (pour moi) ».

Pourquoi autant de réussite dans cette règle? Parce que c’est par la réussite que l’on fixe un comportement. Le cerveau garde les stratégies qui fonctionnent tandis qu’il a tendance à rejeter ce qui ne fonctionne pas. A quoi servent alors les 30 % restant? A poser des difficultés à résoudre. Ces 30 % sont la sortie de la zone de confort qui vont obliger à inventer de nouvelles solutions. au fur et à mesure, ils passeront dans les 70 % de réussite permettant de fixer la solution dans le corps.

En conclusion

Testez cette règle du 70/30 et voyez si vous observez des progrès. Vous devriez vite réaliser que vous avancez beaucoup plus vite. C’est ce que j’ai observé en tous cas dans mes cours.  Si toutefois vous arrivez dans une zone de blocage, alors il faudra trouver d’autres astuces méthodologiques pour faire le passage avant de revenir au 70/30 en routine.

 

Dernier petit tip, toujours terminer un exo par une réussite. Cette petite astuce favorisera à la fois l’intégration (on retient mieux les succès) et la confiance en soi. D’ailleurs, cette astuce je l’ai entendue venant d’un membre fondateur des Yamakasis. Il suggérait pour la confiance en un saut, toujours terminer sur une réussite et ne pas pousser jusqu’à l’échec. J’ai trouvé ça extrêmement pertinent.

Ainsi, en tant que partenaire, essayer de toujours terminer par une attaque facile pour que celui qui travaille finisse sur une réussite.

 

 

C’est tout pour aujourd’hui!

 

Et vous quelles sont vos petites astuces pédagogiques? Laissez les en commentaires pour pouvoir en discuter et échanger les astuces. Vous avez aimez cet article? Partagez le autour de vous!

A bientôt

Yvan

 

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.